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PrÉSentation

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

MIXE - HENDAYE
120km
7h11, moy,. 16.7km/h

                                    

 

 

 

 

Levé vers 5h30, départ à 6h30. Je roule bien durant toute la matinée.

La route est plus fréquentée au fur et à mesure que je descends plus au sud... 


Je dîne (pain, fruits), à l'entrée de Bayonne, sur le pont qui franchi l'Adour.


Je regarde longtemps, fasciné, les milliers de méduses qui remontent son cours.
J'entre dans le Pays-Basque français. La route devient plus valonnée. Je vois la mer pour la première fois de mon voyage.

L'Océan Atlantique.

La très belle route de la corniche me mène à Hendaye, ma dernière ville française.  Les vues sur l'océan sont superbes.

Je double une cyclote avec son fils de 12 ans. Ils arrivent de Tarbes. Ils terminent leur voyage à Hendaye.
Après 1125km, je suis à la frontière espagnole. Curieusement, au lieu de m'encourager, cela me fait tomber le moral à zéro!
Je me sens fatigué, j'ai beau faire et refaire tous mes calculs, je ne vois pas le bout de cette route!
Quand j'ouvre la carte d'Espagne et que je suis le petit trait qui sera mon chemin, je perds tout mon courage.
Bref, pour la première fois, j'en ai marre!
Marre de tout ce fourbis que je porte et qui pèse une tonne, marre de ces côtes, marre de mal manger, marre de boire de l'eau croupie et tiède dans mes bidons...
Je savais que cela arriverait un jour.
Il faut que je me raisonne, que je me ressaisisse. Un voyage comme celui-ci ne se gagne pas uniquement à coup de pédales, il se gagne surtout avec la tête.
Je regarde les bâteaux se balancer dans le port, je bois une bonne bière à la terrasse d'un café. Je souffle un grand coup. Allez, ça va aller!

Je suis à Irun, quand je téléphone à Samira. Elle est très exitée, tout va bien à la maison, mais elle m'annonce que demain, à 13h45, la radio belge voudrait m' avoir au téléphone, en direct, dans une de leurs émissions.
Le Beau Vélo de Ravel est une émission consacrée au vélo et qui aura lieu demain en direct depuis notre village!
Je dois donner sur le champ un numéro de téléphone où ils pourront me joindre...
Je fais demi-tour. Je repasse le frontière, direction Hendaye d'où je communique le numéro d'une cabine téléphonique située en bord de plage.

Je fais les courses pour mon repas de ce soir lorsque je rencontre un cyclo, l'air assez épuisé,  qui cherche sa route à un carrefour.
On fait connaissance, il arrive de Cerbère. Il vient de traverser toutes les Pyrénnées, d' Est en Ouest. Il a parcouru près de 900km, uniquement en haute montagne, passant par tous les cols possibles, faisant même des détours pour ne pas en oublier un seul!
Je suis littéralement scié! Quel voyage, et quel courage!
Il me demande aussi d'où je viens. Je lui dis que j'arrive de Belgique et qu'il me reste 2000km à faire pour arriver au bout de mon chemin. Là, c'est à son tour d'être soufflé.
Nous sommes tous les deux étonnés du voyage de l'autre. Il faut être un peu fou pour faire tous les cols des Pyrénnées, moi qui les contournerai lâchement...
Il faut être un peu fou pour se rendre au Maroc, via le centre de l'Espagne en plein été!
Il a alors cette belle réfection: 
"C'est quand même bien de rencontrer un autre cinglé, car parfois on se sent bien seul!"
A qui le dis-tu!

Cette rencontre et le coup de téléphone à la maison m'ont requinqué le moral.
Je m'installe au camping, qui est tout en pente! Drôle d'endroit pour installer un camping. Il n'y a pas un mètre carré de surface plane pour planter la tente.
Allons, je ne vais pas faire le difficile. Demain, je peux me lever tard!


Hier...    Demain...

 

 

 

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

St SYMPHORIEN - MIXE
90km
4h54,moy.: 18.3km/h


Aujourd'hui, c'est un grand jour. Je vais passer les 1000km!

Petit déjeuner, l'indispensable café, et départ aux aurores... comme toujours...
Il fait plus frais aujourd'hui.
C'est parfait pour pédaler. Je suis en forme ce matin. Je roule vite, sur ces plaisantes petites routes d'Aquitaine, tantôt dans la forêt des Landes, tantôt au milieu d'immences champs de maïs que d'énormes jets d'eau arrosent inlassablement.

A 9h30, je téléphone à la maison. Je surprends les enfants qui dorment encore. Ils sont étonnés d'apprendre qu'ici, j'ai déjà fait 50km!

C'est un peu avant Labouhère que je passe les 1000km.



Cela vaut bien un arrêt et une petite photo de l'endroit
.

 

 

 

Forêt à droite, champs à gauche: un parfait résumé de la région!

Je donne 10 coups de sonnette pour marquer l'évênement et poursuit ma route qui croise bientôt la N10, cette voie rapide qui relie Bordeaux à la frontière espagnole. Je l'ai souvent empruntée pour "descendre" au Maroc.
Aujourd'hui, du haut d'un pont, je regarde passer tous ces bolides sans regret.

Pour rien au monde je ne voudrais échanger ma place contre la leur...


Quelques centaines de mètres plus loin, je prends mon second petit déjeuner, sur un banc, en bordure d'un étang. Au menu: baguette, fromage de chèvre, jus d'orange.

Il fait beau aujourd'hui. La température est beaucoup plus supportable que les jours précédents.
Pour midi, je m'arrête près d'une rivière. Je mange un melon bien mûr et juteux à souhait, avec du pain et du jambon.
Des randonneurs à cheval arrivent et s'installent non loin de moi. Ils font halte ici et mangent le repas que deux femmes étaient venues leur préparer un peu plus tôt.
Après un repos bien mérité à l'ombre d'un grand pin, je repars. Pas pour longtemps, car j'arrive bientôt à Mixe, où je compte passer la nuit.
J'installe mon camp, et après une petite sieste, je vais me ballader dans cette magnifique forêt des landes.


Belle journée aujourd'hui. J'ai fait ma meilleure moyenne depuis le départ 18.3km/h. Les petites routes que j'ai parcourues étaient très belles, très tranquilles, au coeur de cette grande forêt de pins. Elles resteront parmis les plus agréables de tout mon voyage.

Hier...    Demain...

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

CASTILLON LA BATAILLE - St SYMPHORIEN
75.5km
4h35, moy.: 16.5km/h

 

 

Ce matin, réveil sous la pluie! Il y a eu des orages durant la nuit.
Je replie la tente mouillée, charge le vélo, et vais me réfugier sous l'auvent des toilettes pour...
déjeuner au sec!


Georges, mon nouvel ami, m'y rejoint. Il n'a rien pris pour cuisiner. Il ne possède même pas un gobelet pour boire! Je lui verse un bon café dans le mien et on mange quelques croissants avant de démarrer sous une fine pluie. Ceci dit, les croissants industriels, je commence à ne plus savoir les avaler...

On quitte Castillon en passant la Dordogne. La route serpente entre les vignobles. De temps en temps, une vilaine côte vient briser le rythme assez rapide de l'étape.

Soudain, au pied d'une de ces côtes, le vélo de Georges s'immobilise, la chaine a déraillé.
Il enlève ses sacoches, retourne son beau vélo... On s'y met à deux pour récupérer la chaine salement calée entre le grand pignon et le moyeu de la roue.
En cours de réparation, il m'avouera avoir quelques ennuis avec le réglage de la poignée de son dérailleur.
Cela me renforce dans mon idée que mon matériel, ancien certe, mais simple et fiable, est aussi efficace que du matériel ultra sophistiqué pas très facile à mettre au point sur le bord d'une route sous la pluie...

Nous roulons ensemble pendant 40 kilomètres.
Nos routes se séparent ensuite. Je vais vers les Landes et l'océan, tandis qu'il se dirige plein sud, vers les Pyrénnées.

Je me retrouve de nouveau seul.
C'était quand même agréable de rouler à deux... Enfin, c'est mon choix de rouler en solitaire, et finalement, je préfère ainsi.

Je passe la Garonne à Langon.

 

 


 


Voici le vignoble de Sauterne. Je passe à un jet de bouchon de Château Iquem, et j'entre dans les Landes.


Ici, c'est une sorte de paradis pour les cyclistes. Le terrain est plat, et il y a de belles pistes cyclabes, désertes en ce moment de l'année.

Je m'arrête à Saint Symphorien vers 14h. Le camping est évidemment dans une forêt de pins.
4.5€, ici, c'est raisonnable. Les responsables sont très sympathiques. La patronne cuisine pour les clients...
OK, va pour une cuisse de canard confite et des frites. Arrosée d'un pichet de vin de pays, c'est un régal!




 

Hier...   Demain...

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

 

Oignies - Château Porcien
89.7km
     5h40, moy. :15.8km/h

 

 

 

Dimanche 19 juin 2005, c’est le grand jour !
 
Depuis quelques jours, la tension montait. Vérification du matériel, visite chez le médecin, itinéraire imprimé et découpé en étapes, sacoches chargées et déchargées des dizaines de fois avant d’enfin trouver une place pour chacune des choses que j’emporte, et qui sont toutes indispensables, coups de téléphone de la famille et d’amis qui me disent au revoir en se demandant encore pourquoi à 50 ans on choisit de faire un tel voyage. « Pourtant, tu n’as pas l’air si sportif… » me dit ma sœur, d’autres sont plus directs : « Ne pars pas, tu n’arriveras pas vivant ».
 
Je revois leurs visages en prenant mon dernier petit déjeuner d’homme sédentaire. Je regarde les enfants que je quitte pour plus d’un mois. Jamais je n’ai plus douté de la réussite de ce voyage qu’en ce moment. Normal, c’est toujours comme cela la veille des grands départs.
 
J’ai eu raison de faire en sorte qu’il n’y ai personne d’autre qu’eux pour le départ. Il a été décidé que Latifa et les enfants m’accompagneraient jusqu’au Centre de l’Europe des 15, à 5km de la maison, d’où je prendrai mon vrai départ. Nous sortons les vélos. Un passant me demande où je vais, je lui répond « je pars pour le Maroc ». J’apprendrai plus tard qu’il n’a pas crû un mot de ce que je lui disais...
 
Nous partons. Kevin mène la marche sur son VTT,  je le suis, puis Samira, qui peste contre la grimpette à la sortie du village, et enfin Latifa, qui tire la charrette dans laquelle a pris place Sabrina. Chacun fait montre d’une  bonne humeur un peu forcée.
Nous nous rassurons mutuellement, chacun crâne et plaisante. Les mouchoirs ne seront mouillés qu’après mon départ…
Photos, bisous, rephotos et rebisous : j’ai horreur des départs. Pourtant, sans eux,  pas de voyage !
 
Premiers tours de roues, premier virage, Kevin prend la dernière photo.
 
C’est parti !
 
Comme il va faire très chaud (on prévoit 33°), je vais rouler un maximum le matin. Je m’arrêterai vers midi pour manger et faire une longue sieste. Ensuite, je repartirai vers Ecly, qui est mon but aujourd’hui. Je m’arrête une première fois  après 20km. Je règle mon dérailleur qui me donne quelques soucis (ça commence fort). Je mange une gaufre au sucre et je bois, je bois beaucoup ! Il fait déjà chaud.
 
Quand je repars, c’est une terrible côte qui m’attend, pour sortir de la vallée de la Meuse. J’en aurai de bien plus fortes plus tard, mais celle-ci est ma première et je manque visiblement d’entraînement. J’ai 20kg de bagages, plus la nourriture et 2L d’eau… Je peine, je mouille mon T-shirt, la sueur ruisselle de partout, mais je tiens bon. Je me suis promis de ne monter aucune côte à pied. Je peux à la rigueur la faire en plusieurs fois, mais toujours sur le vélo ! C’est une affaire entre elle et moi ! Je roule à 5km/h. Véhicules lents, serrez à droite… Mètre après mètre, je grimpe. Encore un virage et je m’arrête. Non, je vais jusque cet arbre. Non, je continue jusque ce banc. Allez, un effort jusqu’au parking à 200m.  Doucement, le paysage commence à s’élargir, le sommet ne doit pas être loin,ce serait c** de s’arrêter maintenant. Je peux l’avoir ! Véhicules lents, cédez le passage à 300m ! 200m ! 100m !  Au sommet, je m’écroule à côté du vélo : j’ai passé avec succès mon premier examen…
 
Je souffle un peu et je repars,  vers midi, je m’arrête dans une belle forêt de chênes.
 
 
 
 
Je mange un sandwich, vide un coca et le reste de l’eau. C’est bien, je n’ai déjà plus rien à boire ! Quelle organisation !
Il fait très chaud, même à l’ombre. Je sors mon matelas et l’installe au pied d’un arbre. Je me repose un peu.
 Mais assez vite, j’attrape des crampes dans les cuisses. Je dois me lever dare-dare. Zut ! Les crampes et les chiens sont les deux choses qui me font le plus peur pour ce voyage. L’an dernier, durant notre voyage à Texel, j’en ai eu durant toute une semaine ! Je marche un peu, je tourne en rond… cela a l’air de passer. Comme sieste, on fait mieux.
 
Une voiture s’arrête et toute une famille s’installe pour manger un bout. Voyant mon vélo chargé comme un mulet, la dame s’approche et me questionne sur ma destination.  C’est une randonneuse qui compte « faire Saint-Jacques ».  Ils repartent en me souhaitant bon voyage.
 
A 17h30, quand je reprends la route, il fait encore très chaud. Avec l’heure d’été, il n’est en fait que 15h30 pour le soleil. Il me reste 17km à faire. Je suis épuisé. Cette journée n’a été qu’une succession de côtes. Je manque vraiment d’entraînement. A Sery, la terrasse d’un bistrot est vraiment trop tentante. Je m’y arrête. Que c’est bon une bière fraîche ! J’achète une canette de Coca et je vais au cimetière en face, pour faire le plein d’eau.
 
Vers 18h30, je suis à Ecly, mon étape normale. Château-Porcien n’est qu’à 4km… j’y vais. Je m’installe sur un banc près du canal des Ardennes, à l’ombre d’un immense silo à grains.  Pour la première fois, je sors réchaud et popote. Malgré la chaleur, je dévore littéralement une grosse boîte de cassoulet et une baguette.  Qu’est-ce que j’avais faim !!!
 
Je repars à la recherche d’un endroit pour dormir. Ce n’est pas évident dans le coin… Dès qu’on quitte le canal,  on se trouve totalement à découvert dans d’immenses champs de blé. Finalement, après plusieurs détours inutiles, je finis par trouver un chemin en cul-de-sac qui mène à un champ de maïs, en bordure du canal. Un talus me dissimule à la vue, c’est parfait. J’installe la tente, et me couche aussitôt.
 
J'ai couvert le vélo avec la bâche et mis les deux antivols ainsi qu'une alarme sensée me réveiller dès que l'on y touche...
La nuit tombe vite.
J'ai difficile de trouver une position confortable,
le sol n'est pas très régulier. Pour couronner le tout, j'ai des crampes aux deux cuisses. J'entame un massage systématique des muscles de mes jambes. Il faut entrenir la machine!
 
 
Je ne suis pas couché depuis 15 minutes qu'un bruit me fait sursauter. L'ouverture-moustiquaire de la tente se trouve en hauteur. C'est donc à genoux que je scrute la nuit...
Le bruit s'est arrêté. Plus rien... Je me recouche.
Pas pour longtemps! Quelques minutes plus tard, ça recommence. Des bruits de pas, des bruits de toux... et même d'autres bruits corporels que la décence m'interdit de préciser davantage... Quel porc!
Pour la deuxième fois, je me retrouve à genoux, le tête collée à la moustiquaire. Quelque chose bouge, là, à droite! Cela avance de quelques mètres, stoppe et repart.
Ma parole, c'est un sanglier!!!
Un énorme sanglier qui fouille consciencieusement le sol. Il descend près du canal, remue une bâche abandonnée, revient près de la tente...
A chaque nouveau bruit, je me retrouve à genoux, observant ce drôle de visiteur.
A tout hasard, je prépare l'appareil photo. C'est tout ce que j'ai pour me défendre. Un éclair du flash dans le groing... devrait pouvoir l'éloigner.
En fait, il ne s'est jamais approché de la tente à moins de 7 à 8 mètres... Aux premières lueurs du jour, il a disparu, me laissant sur les genoux, au propre comme au figuré, et complètement sonné par cette première nuit blanche...
 
 

    ...   ...Demain
 
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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

 

Dormans - Bray-sur-Seine
98.5km
6h07, moy.: 16.1km/h

 

 

 



Cela m'a fait du bien d'avoir de bonnes nouvelles au téléphone hier. Le moral est au beau fixe! J'ai bien dormi. Je me suis massé les muscles des cuisses, et je n'ai eu aucune crampe!

Levé à 5h30, je me prépare mon premier petit-déjeuner depuis le départ. Un bon café, baguette, confiture.
La tente est vite démontée, je recharge le vélo et je quitte le camping sur la pointe des pneus, tout le monde dort encore.
Je me sens en toute grande forme en ce début d'étape. Les genoux ne me font plus mal, les jambes non plus.
Du côté des fesses, par contre, ce n'est pas très brillant. Elles livrent un combat contre le cuir de la selle, et pour le moment, elles n'ont pas le dessus.
Je roule bien, la route est gentillement valonnée, petites côtes, longues descentes. Pour la première fois, je profite pleinement de mon voyage.
J'entre dans la forêt de Montmirail, qui me fait penser au film "Les Visiteurs"... Je cherche en vain le repère de la sorcière.

Dès 9 heures, je suis dans la ville, juste à temps pour l'ouverture des magasins. Je m'arrête sur le parking d'une grande surface, en sortie de ville. Deux autres cyclos m'y rejoignent. C'est un couple de britaniques. Nous faisons connaissance. Ils viennent de Calais et ont l'intention de traverser toute la France jusque Nice. Nous ne saurons pas faire route ensemble, car ils vont prendre la direction de l'Est, versTroyes, tandis que je me dirigerai vers Provins, au Sud. Nous nous souhaitons bon voyage, et nous quittons sur un signe de la main.

Je sors de Montmirail, et je m'arrête quelques kilomètres plus loin, sur une belle aire herbeuse en bordure de la forêt. Je re-petit-déjeune. Le vélo, ça creuse! Deux yoghourts, pain, fromage et un litre de jus d'orange. C' est une excellente boisson quand on roule. Et à température ambiante, je le trouve meilleur que l'eau. Je ne ressortirai plus jamais d'un magasin sans mon litre de jus de fruit.

Les vignes se font maintenant de plus en plus rares. J'avale les kilomètres sans difficulté. Je me sens en grande forme. A 14 heures, je suis à Provins. Il me semble qu'il fait moins chaud aujourd'hui. Il y a même quelques nuages dans le ciel. J'arrête ici ou je continue? Je décide de continuer jusque Bray. Je fais bien, car la route est facile, presque plate. La dernière partie est même en descente jusque la Seine.

Je me présente au camping "La Peupleraie", situé en bord de Seine, à côté d'un complexe sportif. Le préposé n'est pas très sympa. Je dois attendre près de 45 minutes... au soleil, pendant qu'il s'escrime contre son ordinateur.  Il est très nerveux (le préposé, l'ordinateur lui reste calme...), et finit par frapper sur son imprimante. Il arrache litéralement la feuille de papier qui était restée à moitié dans la machine... et sur laquelle figure mon numéro d'emplacement...
Ici, pas de sourire, et je paie un "forfait famille", valable pour 2 personnes et 1 enfant, une voiture et une grande tente. J'ai beau montrer mon vélo et dire que je suis seul, rien n'y fait. C'est un forfait: 9,20€! Près de 3 fois le prix d'hier, et le sourire en moins.


Je m'installe, à l'ombre d'un grand pin. Puis, (j'allais dire comme d'habitude, alors que ce n'est que la deuxième fois), douche et lessive des vêtements du jour.
J'ai 2 tenues pour rouler. J'en porte une, que je lave dès l'arrivée à l'étape, tandis que celle du lendemain sèche sur mon porte-bagages. Ce système me permets de mettre chaque matin un cuissard et un tshirt propre... enfin presque.

Je prépare le repas du soir: steack, salade, garniture de légumes, coca.
J'ai couvert 98.5km aujourd'hui. Je suis fatigué, mais pas trop. Ca tire un peu dans les jambes, mais pas de crampes! J'espère que demain je ne paierai pas les km d'aujourd'hui. Ma moyenne horaire a réaugmenté. J'ai toujours roulé en plateau moyen, même dans les côtes. Je crois que c'est bon signe. Physiquement, je pense que cela devrait aller.  C'est moralement qu'il s'agira de tenir, et ça, ce sera peut-être plus difficile.


3ème leçon: Il est clair qu'il vaut mieux arriver tôt à l'étape pour bien se reposer, plutôt que de faire une longue sieste comme le premier jour.
Repartir pour les 20 derniers kilomètres est alors beaucoup trop difficile. A partir de maintenant, je partirai le plus tôt possible, et ferai l'étape d'une traite.
En fait, en arrivant à l'étape, je suis complètement lessivé. Je n'ai envie que d'une chose: me coucher! Je ne sais rien faire d'autre. Je croyais m'ennuyer le soir... mais non, pas le temps, trop fatigué!
Néanmoins,  je récupère assez vite, et après une heure, ça va déjà mieux. Je peux alors faire mes courses, préparer le repas et écrire ce carnet...
Au fait, j'ai déjà perdu le seul bic que j'avais... j'écris donc au crayon (vous ne le voyez pas sur le blog? Ah bon...).
Je dois faire attention, car j'ai la mauvaise habitude de perdre assez vite les choses. Un bic c'est rien, il ne faudrait pas que ce soit une chose plus importante! Surtout que je n'ai rien de superflux dans mes sacoches, tout m'est indispensable.

 



Hier...   Demain...

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

Château Porcien - Dormans

79,8Km

5H45, Moy.: 13.9km/h

 

 

 

Etape 2 

 

Réveil -façon de parler...- à 5h. Je suis plus fatigué qu'en me couchant hier soir.
Il fait assez frais et très humide. Je replie la tente qui est toute mouillée de rosée.
Première leçon: Eviter de camper au bord des cours d'eau!

Je rejoins la route en poussant mon vélo dans l'herbe. Je m'assied sur un tronc d'arbre couché pour prendre mon premier petit-déjeuner: 2 gaufres au sucre et 20cl de lait. C'est tout ce que j'ai pour manger.

Deuxième leçon: Le soir, il faut penser à faire les courses pour le lendemain matin...

Je démarre sur cette belle route de campagne qui longe le Canal des Ardennes. Elle est plate, et serpente entre des cultures. Mon moral est bon, malgré la nuit mouvementée...

Les crampes ont fini par passer. Par contre, après quelques kilomètres, mon genou gauche commence à me faire de plus en plus mal. Tous les cyclos le disent: les genoux travaillent beaucoup en vélo, il faut y faire très attention.
Avant le départ, j'ai réglé mon vélo au mieux, pour les soulager. J'espère que le mal n'est que passager!
Pour le moment, j'ai très mal. Je roule en poussant fort sur la pédale droite et peu sur la gauche. Je roule très lentement, sans pédaler dans les descentes.
Un peu avant l'entrée dans Reims, la douleur se calme.


J'entre dans la ville en suivant la direction du centre.
C'est ma première "grande" ville. La circulation y est couchemardesque pour les vélos.
En suivant les indications, je fini par me retrouver sur une route à 4 bandes, pour automobiles... Il fallait s'y attendre. Toutes les indications sont faites exclusivement pour les voitures. Demi-tour!
Près de la gare, un plan me renseigne sur la direction à suivre. Je demande mon chemin plusieurs fois, et fini par quitter la ville dans la bonne direction.


Après Reims, j'entre dans le vignoble de Champagne. Magnifique! Partout, des kilomètres de vignes. On y travaille activement. Partout on taille les pousses de vigne qui ont filé trop vite vers le soleil.
Je ne me lasse pas de ce spectacle bucolique.


Mais qui dit vignoble dit "côteau"... donc côte.
C'est sans grand enthousiasme que j'aperçois devant moi la "Montagne de Reims".
Je la grimpe lentement. Il fait très chaud. Mon corps ruisselle. Je dois m'arrêter souvent sur le bas-côté pour souffler. Je m'assied alors dans le fossé, à deux mètres à peine de la route sur laquelle passent de très nombreux camions. Je ne suis pas en forme. La fatigue d'hier, une nuit blanche et mon genou...


Vers 13 heures, je suis à Ville-en-Tardenois. Je m'arrête pour le repas de midi. J'ai acheté des tomates, du pain et un bout de fromage. Je mange le tout et m'installe pour la sieste...
Mais après une heure, je m'ennuie! Je n'ai plus envie de faire le reste de l'étape le soir, comme hier. C'est trop difficile de repartir à ce moment.


Alors, vers 14h, en route!
Il fait très chaud, mais c'est supportable. Finalement, quand il fait très chaud, il vaut encore mieux rouler que de rester à rien faire dans un endroit mal abrité.
J'arrive ainsi à Dormans. Il y a un camping. J'y vais. La réceptioniste, très sympathique, me trouve un coin à l'ombre.


Après m'être lavé - que c'est bon une douche - je lessive mon T-shirt, mon cuissard et mes chaussettes, puis je repars en ville.

Je fais les courses pour mon repas du soir, donne un coup de fil à la maison et vais me reposer au bord de la Marne qui passe juste derrière le camping.
Ce soir au menu: Côte de porc, salade et flageolets, le tout arrosé d'une bière. 

 

Ma moyenne a baissé par rapport à hier. Après un bon repas et surtout une bonne nuit de sommeil, cela devrait aller mieux.
Dès 20h30, je plonge dans ma tente, et dors du sommeil du mort, jusqu'au petit matin.

 

Hier... ... Demain

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

Les Bordes - Selles-sur-Cher
102km
5h47, moy.: 17.8km/h

 


J'ai encore fait plus de 100km aujourd'hui! Je comptais m'arrêter à Romorentin, mais non, il a fallut que je continue!

Je suis parti des Bordes après un petit petit-déjeuner. Je n'avais qu'un peu de pain et de fromage (VQR...vous savez, celui avec la vache qui se marre).
Il fait encore frais à cette heure. La route est plate. Je tiens la grande forme, mon compteur indique allégrement 20km/h. La Loire, encore dans la brume est franchie très tôt.
Vers 9 heures, je m'arrête à La Motte Beuvron. J'achète du pâté, une baguette, quelques tomates et...un litre de jus d'orange. Il y a là un magnifique parc, en bordure du Beuvron. Je m'y installe et dévore allégrement toutes mes provisions.

Il fait déjà chaud. Pourtant, on avait prédit du plus frais...

La route à travers la Sologne est magnifique. Etangs, prairies, forêts, cette petite route est un régal. J'ai bien choisi mon itinéraire! Parfois, la route est si étroite, si perdue dans les campagnes que j'en viens à douter que c'est une route qui me mène vers le Maroc.

Vers 12h30, j'arrive à Romorentin. J'ai couvert 80km, une étape normale...
Il fait chaud. Le goudron fond sur la route, et les roues du vélo font le même bruit que quand on roule sur une route mouillée.

La prochaine petite ville est à 17km... Allez, j'y vais!
J'achète un coca bien frais et... un litre de jus d'orange chez un épicier marocain. Je bois le coca, et je repars.
Maintenant, il fait franchement étouffant. Sans doute 38° comme hier. Pas un souffle d'air. Des cloques de goudron éclatent au passage des roues du vélo.
Heureusement, mon moral est bon. J'ai eu ma fille, Samira, au téléphone ce midi. Tout va bien en Belgique, les amis m'encouragent.
Après 10km, je m'arrête sur le bas côté de la route, dans une petite zone d'ombre. Je bois le jus d'orange, et je repars.
J'arrive à Selles-sur-Cher vers 14 heures. Tiens, encore un cours d'eau... après le Canal des Ardennes, la Marne, la Seine, la Loire, je dormirai ce soir au bord du Cher... Ce n'est plus Belgique - Maroc, cela devient "La France des Fleuves et des Rivières"... pour quelqu'un qui ne voulait plus dormir près des cours d'eau...

Le camping municipal est magnifique. De grands arbres partout, une immence pelouse, grande comme deux terrains de foot, sans délimitation d'emplacement. Quelques camping-cars de retraités y sont disséminés.
Personne à la réception. Je m'installe un peu à l'écart, près d'une sorte de tonnelle aménagée. Ce soir, je dinerai à table!

Sans perdre plus de temps, j'entamme mon programme de l'après-midi par... un petit somme.

A 16 heures, la réceptionniste arrive. Elle est charmante, souriante, me parle d'un autre cyclo passé par ici l'an dernier. Elle est vraiment sympathique, ce qui me fait un peu oublier l'ours d'avant hier.
Prix de ce camping: 3,26€ ! C'est le moins cher de tout mon voyage! Et avec le sourire de la crêmière en prime!

Le soir, le ciel s'obscurcit, de gros nuages menacent... Des éclairs rayent le ciel. Le tonnère gronde, mais pas de pluie...

Pendant ce semblant d'orage, je mange une grosse boîte de petit salé aux lentilles avec une baguette et de la salade.
Je sirote une bière sous ma tonnelle. La vie est belle. Demain je passerai le 500ème kilomètre!


Hier...   Demain...

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00


SELLES-SUR-CHER - LE BLANC
103km
6h22, moy.: 16.1km/h





Les éclairs ont éclairé le ciel une grande partie de la nuit. Mais pas une goutte d'eau n'est tombée. Je crois avoir eu de la chance, car la radio parlait pour cette nuit d'orages violents dans le Loiret.
Je me lève à 5h30. Malgré l'orage, la nuit a été bonne... mais trop courte! J'ai du mal à me lever.
Je bois mon café... Ca va déjà mieux. Je mange un bout. Devinez quoi? Gagné! Pain et VQR. J'en mangerai encore beaucoup durant ce voyage de la VQR...
Normal, c'est le seul fromage qui supporte un voyage à vélo par 35 degrés... J'ai essayé avec un Saint Nectaire, il a quitté son emballage après seulement une heure!

Mon moral est bon ce matin. Aujourd'hui est un grand jour: je vais passer le 500ème kilomètre!

Cela arrive à Valençais, juste devant la grille du château. Je ralenti et à 500km juste, je donne 5 coups de sonnette pour marquer l'évênement!
Après l'exitation du passage de cette ligne imaginaire, je me sens tout à coup fatigué. Mon moral, si bon ce matin baisse d'un coup.
Je peine de plus en plus, les jambes n'en veulent plus!
Je ne sais pas profiter du paysage pourtant exceptionnel de la Brenne.
Je m'arrête bien au bord de quelques étangs pour observer les milliers d'oiseaux aquatiques qui s'y ébattent, mais le coeur n'y est pas.

Vers 10 heures, je fais halte à Buzançais pour un "brunch" au bord de la route. Je mange une baguette avec du paté, de la salade et des cerises.
Normalement, je devrais m'arrêter à Maizière-en-Brenne pour l'étape d'aujourd'hui. Il n'est que midi quand j'y arrive.
J'ai parcouru 80km...et Le Blanc est à 29km... Incorrigible, je décide bien sûr d'y aller!
Qu'est-ce qui m'empêche de m'arrêter? Pourquoi est-ce que, chaque jour, je dois faire 20 ou 30km de plus que l'étape prévue?

Il refait très chaud. Je m'arrête tous les 10 kilomètres. C'est très dur. A partir de maintenant, promis, juré, je ne dépasserai plus l'étape prévue!
J'arrive à Le Blanc vers 15 heures. Le camping est assez difficile à trouver, et en plus, il est très loin de la ville. Je ne retournerai pas faire de courses aujourd'hui. Je n'en ai pas le courage. Je mangerai ce qu'il me reste.

Le  camp est désert. Pas de gardien. Seul un écriteau accueille les voyageurs: "Installez-vous, à demain!". Le camp est vaste, bien ombragé.
Je m'installe donc, me douche et... repos! Ce soir, j'ai une pensée spéciale pour ma petite fille de 3 ans qui donne sa première fête scolaire. Je n'y suis pas! C'est peut-être cela qui a influé sur mon moral aujourd'hui?

Souper frugal ce soir... Que reste-t-il de consommable dans le fond de ces sacoches?
Une demi baguette pas très fringante, une boîte de pâté de foie, un reste de salade, une vieille tomate et un litre de lait normalement destiné au petit-déjeuner de demain.
Au diable l'avarice, je mange le tout!

La rivière du jour: la Creuse! Et dire que le premier jour, je m'étais bien dit de ne plus dormir près des cours d'eau...

Demain je ferai une étape plus courte, car je crois que la fatigue commence à s'accumuler.
Et pour être sûr de ne pas la dépasser, j'ai
entouré mon but sur la carte: ce sera Confolens, à 84km d'ici. Je dormirai donc demain au bord de la... (voir demain!).
  
 



Hier...   Demain...

 

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

 

Bray-sur-Seine - Les Bordes
114.2Km
6h53, moy.: 16.6km/h

 





Aujourd'hui, je démarre tard, à 7 heures.
Je ne sais pas partir avant car le portail du camping est fermé... Le responsable m'avait bien promis hier de venir ouvrir à 6 heures, mais évidemment, il n'est pas là.

J'ai passé une bonne nuit. Peu de courbatures, plus de mal au genou, et surtout, pas la moindre crampe...
Par contre, au niveau des fesses, ça ne s'arrange pas. Dès que je m'assieds, cela me fait très mal.
Heureusement, la route n'est pas difficile. Je roule bien, à travers une belle région de grandes cultures, au relief doucement ondulé.
Je mange un bout à Saint-Sérotin (pain, Vache-qui-Rit).
Vers midi, je suis déjà à Montargis. C'est normalement mon étape du jour. Mais comme je me sens en forme, je décide de continuer jusque Les Bordes, près de la Loire. J'ai passé ma première nuit au bord du canal des Ardennes, puis ce fut les bords de la Marne, hier j'étais au bord de la Seine, alors pourquoi-pas aujourd'hui la Loire? Allez, malgré la chaleur, en selle!

J'arrive à Les Bordes vers 14h30. Je vais au camping municipal qui est plutôt un caravaning...  Il n'y a qu'une seule tente, la mienne...
Je suis fatigué. Pour la première fois, j'ai passé les 100km en un jour. Mon compteur indique 107km et cela se sent dans les jambes. Mon mal aux fesses s'est encore aggravé, je crois qu'elles se crevassent!


Je prends un peu de repos et pars à la recherche d'un magasin. Je rate la seule épicerie du village et je fais 3.5km avant de faire demi-tour!
7km pour rien... Ca m'en fera donc 114 aujourd'hui. Demain, je tâcherai d'être plus raisonnable.


Pour mon repas du soir, je me suis acheté 2 belles tranches de roti de porc, 4 tomates et 6 oeufs!
J'en mangerai 3 ce soir et j'aurai 3 oeufs durs pour demain.
En rentrant des courses, je me repose près de ma tente, à l'ombre d'un des nombreux arbres. S'il y a beaucoup de caravanes ici, elles sont toutes vides pour le moment. Pas un chat dans le camping!
En fait, cela s'animera un peu plus tard, car les caravanes sont occupées, en semaine, par des ouvriers qui travaillent dans la région et qui rentrent chez eux pour le week-end. Je fais un brin de causette avec mon voisin qui est électronicien dans une centrale nucléaire toute proche.
C'est lui qui m'apprends que je suis dans la région la plus chaude de France! Tiens donc...Effectivement, il a fait très chaud aujourd'hui!
J'ai bu 8 litres d'eau depuis le matin! Et à 18h, il faisait encore 38° à l'ombre...
Pour demain, la météo prévoit une petite baisse du mercure dans les thermomètres....

Je me couche tôt, mais dans ma tente transformée en étuve, je mets longtemps avant de pouvoir dormir.




 

Hier...    Demain...

 

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21 septembre 2005 3 21 /09 /septembre /2005 00:00

MONTMOREAU - CASTILLON LA BATAILLE
73.2km
4h14, moy.: 17.3km/h

 

 

 



Levé: 5h. J'avale 1 litre de lait, un café et un carré de VQR.  Je n'ai plus de pain... Il faudra que je soigne mes repas, sinon, cela va influencer négativement mon moral.

A 5h50, je suis en selle. C'est vraiment les meilleures heures pour rouler. Il fait frais et il n'y a personne sur les routes.

Hier soir, il y a eu un très gros orage dans les environs, mais jamais vraiment sur Montmoreau. Il n'a pas plu du tout.

Le début de l'étape est très valloné. En plus, j'ai faim! Il n'y a pas beaucoup de villages.
La route traverse des vignobles à perte de vue.

Au sommet d'une côte, j'entre dans le village de "Petit-Palais".
Je ne vois pas d'épicerie, je m'assieds sur un banc, sur une charmante de petite place ombragée.
Je farfouille dans mes sacoches à la recherche de quelque nourriture oubliée, lorsque des rires et des voix de femmes attirent mon attention.
Cela vient d'une maison derrière moi. La porte est ouverte. Au-dessus de l'entrée, il y a un antique sigle "tabac", à la couleur passée.
Mes yeux finissent par s'habituer à l'obscurité de l'intérieur. C'est un magasin! Une cliente en sort avec un cabas rempli.
J'y entre, c'est effectivement une épicerie d'un autre âge, un vieux comptoir, à ses pieds, quelques cageots de légumes, contre le mur, une antique étagère avec des produits de première nécessité.
Je cherche des yeux la vieille dame qui tient ce magasin... En fait de vieille dame, c'est une charmante et souriante jeune femme qui accueille les clients. Bien en chair, bonne vivante, elle n'arrête pas de parler et de rire à tout propos. Ici, la conversation passe avant le commerce.
J'achète mon jus d'orange, un saucisson et un peu de pain.
Je retourne manger tout cela sur mon banc, où me parviennent encore les rires et les exclamations de l'épicière.
Après cela, mon moral est meilleur!

Je repars d'une pédale allègre, traversant les vignobles de Saint Emilion, Lussac, Puisseguin... Ces hectares de vignes, me font oublier les côtes pourtant nombreuses dans la région.
J'arrive à Castillon la Bataille vers 12h. J'ai parcouru 75km, c'est assez pour aujourd'hui.
Je m'installe sur un banc au bord de la Dordogne. Mais c'est promis, demain il n'y aura pas de rivière!
Je mange un saucisson et après un peu de repos, je vais m'installer au camping municipal.

Il est cher: 7€, c'est un forfait...
Contrairement aux autres qui étaient souvent vides, ce camping est rempli de camping-car.
Dans l'après-midi, un cyclo-randonneur fait sont entrée. Il vient de Belgique, d'Oudenburg, près d'Oostende. Cela fait une semaine qu'il est parti.
Il est en route pour Compostelle. On compare nos cartes, on discute de nos étapes. Il fait aussi entre 80 et 100km par jour.
Il chevauche un magnifique vélo de randonnée, au guidon papillon: un Batavus Soccara.
Demain nous roulerons ensemble quelques kilomètres avant que nos routes ne se séparent.

Je téléphone à la maison pour prendre des nouvelles. Tout va bien. Un bémol cependant: les 2 grands ont reçu leurs résultats scolaires... Il y aura du travail pendant les vacances...

En soirée, la police vient avertir les campeurs: il y a alerte orange aux orages dans la région pour la nuit!
J'arrime bien la tente, et me couche dès 20h30.
 

Hier...    Demain...

 

 

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